dimanche 9 décembre 2012

Theatre Bizarre



Theatre Bizarre est un film à sketches basé sur le Grand Guignol et l'horreur.
Ce film se décompose en 7 segments de 10 à 20 minutes dont un constituant le fil rouge entre les 6 autres.

Pour cela, il a été donné à chaque réalisateur le même budget et les même délais, le tout avec la plus grande liberté scénaristique, comme vous allez pouvoir le constater!

Le film est composé de ces 7 segments :

THE MOTHER OF TOADS de Richard Stanley: En France, un couple de vacanciers rencontre une sorcière qui prétend posséder une copie du Necronomicon. (cette partie est une adaptation d'un récit du même nom de Clark Ashton Smith)
I LOVE YOU de Buddy Giovinazzo : Une femme annonce à son mari qu’elle le quitte.
WET DREAMS de Tom Savini : Un mari infidèle confronté a des cauchemars où relation sexuelle rime avec l'amputation de son sexe.
THE ACCIDENT de Douglas Buck : Premiers témoins sur les lieux d'un accident mortel, une mère doit à présent répondre aux questions de sa fille sur la vie et la mort.
VISION STAINS de Karim Hussain : Une tueuse en série extrait les souvenirs de ses victimes à l’aide d’une seringue et se les injecte dans la rétine afin d'écrire leurs biographies.
SWEETS de David Gregory : Un couple dont le ciment est la nourriture, nourriture jeu, nourriture sexe, nourriture passion, mais le couple arrive à sa fin.
THEATRE GUIGNOL de Jeremy Kasten : Une salle de cinéma se transforme en véritable théâtre de pantins sous l’égide d’un automate. (segment fil rouge du film)

Voilà pour ce qui est de vous résumer ce que nous avons ici.



L'heure est venue de donner mon avis.


The Mother of Toads :
Lovecraft et son Necronomicon ont toujours été prisé dans les adaptations avec plus ou moins de succès, et il faut bien le reconnaître c'est très rarement réussi.
Ce segment ne fait pas exception à cette presque règle et à part quelques beaux décors pas grand chose n'est au final à garder.
L'originalité n'y est pas, les effets spéciaux sont moyens, l'interprétation est parfois trop caricaturale, pas une réussite en somme.
Un départ, qui ne rassure donc pas pour la suite.


I Love You :
Axel vient de se réveiller dans sa salle de bain, la main en sang, il ne se souvient de rien.
Il tente d’appeler sa femme, Mo, sans succès mais elle finit par arriver dans leur appartement... Pour lui annoncer qu'elle part.
Si l'originalité ainsi que le côté horrifique ne sont pas très présents dans cette partie nous avons droit à une interprétation plus que majestueuse et des dialogues intelligents.
D'une froideur glaciale, qui n'a que pour égal la froideur de cet appartement, de ce décor, Mo, est tout simplement incroyable.
Un huis clos de bonne qualité donc.
On remonte la pente.

Wet Dreams:
C'est dur d'être un homme infidèle, parfois ça ronge la conscience, au point qu'on en fait des cauchemars ou la délicate créature que vous allez allonger sur le lit a des pinces au vagin et vous coupe ce qui vous est le plus cher...
Dans ce segment, nous sommes face à une belle brochette d'humour noir mêlé à du gore dégoûtant.
Messieurs, croyez-moi, vous ne mangerez plus vos œufs et vos saucisses avec le même appétit.
Un segment dans la moyenne, qui fera surtout mal aux hommes au fait, mais plutôt drôle.
Palme de la partie la plus dégoutante du film.

The Accident :
Ce segment commence par de superbes vues paysagères, le tout agrémenté d'un dialogue mère fille... sur la mort.
C'est en flash-back que nous allons découvrir cet accident, le tout avec en fond toujours ce dialogue.
Cela peut sembler anodin, facile, et pourtant je vous garantis que c'est une grosse mandale que vous prenez.
On a laissé l'horreur sur le côté, on a juste pris le drame, le drame et les sentiments pour donner un rendu absolument fantastique qui pourrait bien décrocher des larmes à certains.
Et en plus on a droit à une belle réalisation et une interprétation superbe de tous les protagonistes, toute en émotions.
Très symbolique, mais aussi très réaliste, ce segment a réussi à faire très fort avec peu de choses.
Je m'incline, tout simplement pour ne pas dire que j'en reste sur le cul.

Vision stains :
Ce qui marque le plus dans ce segment, c'est la seringue, cette seringue qui injecte les souvenirs directement dans la rétine de la tueuse afin qu'elle puisse écrire la biographie de sa victime.
Évidement gros plan sur l’œil, une vision qui ne sera pas appréciée de tous.
Décors crasseux, univers de junkies et de la misère, flashs, réalisation osée et réussie, de même que l'interprétation des différents acteurs.
L'originalité est bien présente ici comme vous le constatez, rien que dans ce concept même, entre le fantastique et la science-fiction.
Dommage tout de même qu'une petite erreur de logique s'y glisse vers la fin, mais avouons, cela ne nous gâche quand même pas le visionnage.



Sweets :
Estelle, une poupée flashy, annonce la fin de leur liaison à son compagnon, un espèce de Robert Smith soumis, qui est absolument anéanti par la nouvelle.
Un mélange étrange qu'est ce segment, acidulé et sombre à la fois. Un univers rappelant parfois Burton mais différent à la fois.
Nous sommes pris dans de nombreux flash-backs des moments heureux de ce couple, moments où leur lien est la nourriture, comme une drogue, comme un lien, un élément d'excitation pour eux.
Et un final plus qu'étonnant et sanglant.
Du grand guignol dans l'âme aucun doute.
A noter aussi la grande beauté des décors et de la musique dans la seconde partie qui donne cette ambiance absolument sordide et bizarre.

Theatre Guignol :
Notre segment fil rouge, avec en vedette Udo Kier.
Un épisode qui au final ne nous raconte pas grand chose mais sert plus de liaison entre les autres.
Cependant sa qualité n'est pas à négligée car le décor est somptueux, Kier a une présence remarquable et la fin, qui nous est dévoilée après Sweets et sur laquelle se finit le métrage est une belle conclusion.


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